IDEE DU DEBUT D'UNE FIN
(ATTENTION CE N'EST PAS DE L'HUMOUR)
J'ai une addiction, une addiction à la mort.
C'est pour ça que je suis en vie.
C'est peut être aussi pour ça que je n'ai succombé à aucune des nombreuses autres addictions que j'ai croisé.
J'ai u des occasions de me perdre, j'ai même vogué droit vers le triangle des Bermudes de la drogue, de l'autodestruction, de l'anéantissement du moi et du monde, ou plutôt de ma vision du monde, tel que l'ont vu mes yeux, ou plutôt tel que s'en souvient ma mémoire, négatif flou qu'un un fou pourrait interpréter comme un test de rorschach.
Etant jeune et naïf (sans véritable expérience), j'ai foncé vers ces sombres horizons avec la certitude que "la drogue tue".
Ce n'est malheureusement pas mon cas.
Malgré un doctorat, une maitrise, un oscar, un Nobel et une glace dans le domaine du suicide récréatif qu'est la défonce en général, je suis toujours là.
Pire que tout, j'ai gardé mon cerveau et mon corps.
Ce n'est pas que "la drogue ne tue pas", j'ai vu de nombreuses personnes avoir ce plaisir ou ce déplaisir, c'est que c'est tellement abstrait et aléatoire qu'on aurait autant de raisons de croire au père noël.
Combien d'enfants ont u des cadeaux le jour de noël et combien de personnes se sont ratez malgré toute leur bonne volonté.
Combien de zombies toxicomanes se trainent dans nos rues avant que cette publicité mensongère n'ai raison d'eux.
Si jamais elle y arrive un jour, et c'est là tout le problème.
"L'alcool au volant tue".
Prenons un exemple que je connais.
Un homme, ivre, se tue en frappant un arbre avec sa voiture.
La faute à l'alcool.
Pas celle de l'arbre, des gars qui ont fait ou même inventé la route ni celle de la voiture et de tous ceux qui l'on fabriqué.
La route et la voiture ne sont que des instruments et peuvent donc être mis hors de cause.
Reste alors l'homme, l'alcool, et ce qu'est la vie, sa vie.
Pourquoi tourner le volant, pourquoi prendre ce virage plutôt que de se nicher dans cet arbre.
Il est si beau, la nuit est clair et l'on sent déjà la chaleur du sang sur notre peau.
Pourquoi continuer à souffrir alors qu'on pourrait facilement s'endormir pour l'éternité.
Une véritable nuit réparatrice sans songes ni tourment.
Pourquoi l'alcool serait il responsable de ce que nous n'arrivons plus à supporter.
Lui qui nous à toujours soutenu maladroitement.
La drogue n'a de valeur que quand la vie a perdue la sienne. Quand elle est sans saveur et sans substance.
Pourquoi choisir la déchéance à la longue dans un monde morne et terne plutôt qu'un raccourcis qui vous mène à terme.
Pourquoi l'alcool serait il plus responsable que notre société.
Comment un produit plutôt inerte et plutôt inoffensif, vu le nombre de gens qui en prennent, serait il plus responsable que le monde dans lequel nous vivons et les gens que nous côtoyons.
Si j'étais juge, que je présidais l'audience avec des jurés choisis parmi le peuple (à l'américaine), et qu'on me demandait qui était le coupable de cette mort entre une bouteille de vodka et le président de mon pays, mon choix serait simple.
Je prendrais la bouteille de vodka pour la boire seul dans un bois et je laisserais les jurés avec leur président.
Mais je n'ai pas u cette chance. La drogue m'a obscurcie l'esprit et m'a empêchée de voir qu'il était facile d'arriver à bon port.
Quand à l'overdose, c'est un plaisir qui me sera à jamais refusé.
Vu mon âge, ce ne sera pas le produit mais mon corps défaillant qui sera mon dernier amant.
Reste alors à tenté l'ultime extase, la sobriété.
Cela peut sembler étrange mais quand on a toujours connu que la défonce, (je ne parle pas de l'enfance mais depuis que l'on est quelqu'un, c'est à dire plus qu'un spermatozoïde coincé dans un ovule, hypertrophiés), à un niveau tel que l'on prenait plus qu'un gros village, être à jeun reste la dernière expérience que l'on n'a pas tenté.
L'ultime tabou, presque religieux, du vrai défoncé ; ne rien prendre.
Le vrai défoncé ne recherche que la sensation, l'excitation, le plaisir, même douloureux.
Les héroïnomanes sont plus accros au manque qu'aux plaisirs de l'héroïne ou de la morphine.
Ils vivent pour le moment où ils passeront du manque, ou de l'envie, au moment où ils se sentiront normal, rassasiés.
Ils ne vivent que pour l'attente, l'attente de redevenir quelqu'un d'humain.
Quand vous les voyez vous les prenez pour des zombies, avec leur teint terne et leurs yeux vides, mais ils vous voient de la même façon et préfèrent vous imiter à leur façon.
Un monde de cadavres ambulants, sans vie, sans passion ni but supérieur, qui déambulent dans les murs qu'ils se sont érigés pour se protéger de toute intrusion et ainsi attendre paisiblement le moment de leur mort, moment de plus en plus lointain qu'ils se mettent même rapidement à redouter.
Le vrai défoncé n'a cure de ces inepties.
Il ne recherche que l'extase, et pour en profiter pleinement, il connait, et surtout il voit la vie, dans ce qu'elle a de plus moche.
Plus on part d'en bas, plus on va haut.
Mais vient le moment où le cerveau sature, où il ne peut plus rien intégrer.
En général c'est la folie, ni bonne ni mauvaise, ça dépend des cas et des fois.
Sinon c'est la lucidité. Pas une lucidité parfaite bien sur.
Premièrement, on était si loin du monde que l'on ne peut pas se repérer facilement.
On est pire qu'un comateux, on a plus de souvenirs d'une vie qui n'en était pas une.
Ce n'était pas qu'un rêve.
Deuxièmement, même si l'on devient lucide, on est toujours loin d'être à jeun.
Plus de feux d'artifices, plus de plaisirs mais toujours ce regard morne et glauque sur ce qui nous entoure.
Privé de sensations on en cherchent d'autres.
Ce n'est ni le sexe, ni le sport, ni les jeux (tous des drogues) qui nous suffiront.
Le sexe est trop proche en vraiment moins fort que de nombreuses drogues.
Il faut trop de temps et d'entrainement avec le sport avant d'avoir un résultat qui restera médiocre quoi qu'il en soit.
Les jeux sont les seuls à pouvoir non pas faire d'effet mais faire passer le temps.
Certains sont si complexes qu'ils embrouillent le cerveau et nous permettent de ne pas voir la vie passée.
Privé de tout, on a plus qu'à penser à l'impensable.
La sobriété, ne rien prendre, prendre le seul produit que l'on n'a jamais prit, vivre tout court.
Je n'ai pas encore réussis à atteindre ce point mais je m'en approche.
Une première tentative non voulue m'a projeté dans le bonheurs.
J'ai découvert dans la misère (très peu de nourriture et de vin) et dans la solitude, que le bonheurs s'y trouvait.
Quelque chose de simple et de niais qui vous fait vous sentir heureux toute la journée et celles qui suivent.
J'ai récemment découvert que cet état à un nom : ataraxie.
Que c'est un état que les hommes recherchent depuis longtemps.
Chez les grecs par les écoles philosophiques du stoïcisme, de l’épicurisme et du scepticisme. Mais on le retrouve aussi chez les hindou ou les disciples de bouddha.
La plupart de ces écoles enseignent des rites et exercices pour arriver à un état que j'atteint par abstinence.
Un psy américain inventerait le syndrome Obélix.
Il a tellement mariné dedans qu'aujourd'hui il a plus d'effet sans en prendre.
Qui sait ce qui est vrai ou faux ?
Peut être mon chien mais il refuse de me le dire.
Je vais donc me replonger dans le bonheurs et regarder ce monde se détruire.
Qui sait.
Ce sera peut être plus agréable qu'une corde au bout d'un arbre.
Dans le doute, mieux vaut choisir de vivre dans une région boisée.